Le chômage au plus bas depuis 11 ans

Evolution du taux de chômage au sens de l'OIT données INSEE

Le taux de chômage s’est établi pour la France entière (sauf Mayotte) à 8,1 % au quatrième trimestre 2019, selon les chiffres de l’Insee *. Ce taux est inférieur de 0,7 point à son niveau du quatrième trimestre 2018. Il est aussi à son plus bas niveau depuis onze ans. En France métropolitaine, il est à 7,9 %.

La baisse du taux est de 0,4% au 4ème trimestre par rapport au 3ème.

* L’Insee se base sur la définition du chômage du Bureau International du Travail. Les chiffres de l’INSEE sont différents de ceux de Pôle Emploi, qui montrent aussi la baisse du chômage, mais ne traduisent pas les mêmes choses.

Des chiffres qui montrent l’efficacité des politiques conduites

Le chômage recule malgré la baisse de la croissance

Le recul du taux de chômage est d’autant plus satisfaisant que la croissance, si elle résiste mieux que celle des pays voisins, est moins forte que les années précédentes en raison du contexte international.

En fait, l’économie française crée plus d’emplois, du fait que les investisseurs ont repris confiance en raison de la politique d’allègement du coût du travail et que les employeurs sont rassurés par les réformes du travail qui ont fait disparaitre la peur d’embaucher.

Ainsi par exemple, avec les réformes du droit du travail :

la motivation du licenciement économique est simplifiée par la précision de situations caractérisant des difficultés économiques ;

il n’est plus nécessaire de rechercher un reclassement avant de pouvoir procédé à un licenciement pour inaptitude, lorsque le médecin du travail indique que le maintien du salarié dans l’emploi serait gravement préjudiciable à sa santé, ou lorsque le salarié a déjà refusé un reclassement valable et de toute façon ne veut pas être reclassé ;

le coût d’un licenciement qui serait jugé sans cause réelle et sérieuse, faute de pouvoir prouver la cause, est limité par un barème d’indemnités prud’homales.

Le président et le gouvernement se félicitent de ces résultats

Emmanuel Macron commentant la baisse du chômage a indiqué : « C’est une très bonne nouvelle, ça montre l’efficacité des politiques conduites », « on peut conjurer ce qui était une fatalité française », mais il a précisé « je continue d’avoir plus d’ambition ».

Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, a pour sa part estimé que « le taux à 7 % est atteignable en 2022 » (objectif visé par Emmanuel Macron). Selon Bruno Lemaire, le ministre de l’Economie, l’objectif suivant sera d’atteindre le plein emploi soit un taux de chômage « autour de 5% » pour 2025, ou un peu plus loin. Lui aussi estime que la baisse du chômage constatée par Pôle Emploi, avant l’Insee, montre la réussite de la politique menée. « La politique économique que nous menons depuis près de 3 ans donne des résultats. Elle donne des résultats pour les Français, pour le pouvoir d'achat. Elle fait enfin baisser le chômage qui est le vrai problème économique et social de notre pays », a indiqué le ministre de l’économie.

Evolution en 2019 du chômage par tranche d’âge, sexe et durée

Le chômage des jeunes de 15 à 24 ans

Contrairement aux autres catégories, le chômage des jeunes de 15 à 24 ans, déjà très élevé (20 %), a progressé (+ 0,7 point sur un an). Les jeunes hommes de 15 à 24 ans sont plus au chômage (20,8 %) que les jeunes femmes (18,9 %). Et si le chômage a diminué pour les jeunes femmes (-0,2 point sur un an), il a augmenté pour les jeunes hommes (+1,3 point sur un an). Ce problème de chômage des jeunes s’explique par le bas niveau de formation de beaucoup de jeunes appartenant à la population dite « active ». Ceci s’explique par le fait que les jeunes poursuivant leurs études ne sont le plus souvent ni en emploi ni en recherche d’emploi et ne sont donc pas comptabilisées dans la population active.

Cependant, même si le mode de calcul induit un taux élevé de chômage des jeunes, l’important est qu’il faut parvenir à baisser ce taux. La lutte contre le chômage des jeunes passe par une amélioration de la formation et plus spécifiquement par le développement de l’apprentissage. En effet, une très forte proportion d’apprentis obtient un emploi après l’apprentissage. De plus, une réforme destinée à le favoriser a été réalisée récemment. Il semble que la vision de l’apprentissage est en train de changer dans l’opinion des français. Le nombre d’apprentis augmente fortement pour la première fois depuis très longtemps et la réforme devrait produire ses effets.

Le chômage des 25-49 ans

Le chômage des 25-49 ans a été réduit 7,4 % au dernier trimestre 2019 (7,3 % pour les hommes et 7,6 % pour les femmes), grâce à une baisse de 0,8 point sur un an (-0,7 point pour les hommes et -0,9 point pour les femmes).

Le chômage des 50 ans et plus

Le chômage des 50 ans et plus est de 5,8 % au dernier trimestre 2019 (6,1 % pour les hommes et 5,6 % pour les femmes). L’évolution a été de -0,6 point sur un an (- 0,1 point pour les hommes et -1 point pour les femmes).

Cette proportion plus faible de chômage pour les seniors que dans la population totale peut surprendre puisque l’on parle souvent du chômage des seniors. En fait, la tranche d’âge de 50 ans à 64 ans est trop large pour permettre une bonne compréhension de la situation des seniors.

Le taux de chômage croît dans les dernières années qui précèdent la retraite. Ceci s’explique :

d’une part par le fait que les entreprises hésitent fortement à embaucher des salariés proche de la retraite, qu’elles ne pourront donc pas conserver longtemps ;

d’autre part, parce que les salariés eux-mêmes choisissent de profiter des systèmes existant pour bénéficier d’une sorte de « préretraite ». Très nombreux seront les salariés qui conviennent avec leur employeur d’une rupture conventionnelle à partir de 59 ans, puis sont pris en charge par Pôle Emploi d’abord pendant trois ans, puis jusqu’à ce qu’ils aient droit à la retraite à taux plein (voir cet article).

Le chômage de longue durée baisse aussi

Le chômage de longue durée est celui qui est le plus terrible, car il est beaucoup plus difficile d’en sortir qu’après une courte période de chômage. 1 million de personnes se trouvent dans cette situation de recherche d’un emploi depuis au moins un an au 4ème trimestre 2019. Cela correspond à 3,2 % de la population active. Mais, bonne nouvelle, ce taux est en baisse de 0,4 point sur un an, dont 0,2 point par rapport au 3ème trimestre.