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Chômage et Coronavirus mars 2020

Habituellement les inscrits à Pôle Emploi sont pour partie des travailleurs temporaires en fin de mission, des salariés en fin de cdd. C’est le cas, en mars  2020, pour les premières « victimes économiques » du coronavirus qui rejoignent le chômage.
Les inscrits habituels à Pôle Emploi sont aussi des salariés licenciés pour faute grave, ou pour un autre motif, économique ou non. En outre, un nombre important de nouveaux inscrits sont des salariés ayant signé une rupture conventionnelle. Le motif est donc soit personnel soit économique. Jamais un virus, n’avait provoqué une forte montée du chômage. Bien sûr, le coronavirus ne sera pas le motif invoqué pour les futurs inscrits à Pôle Emploi. Ses conséquences seront mises en avant : difficultés économiques pour les licenciements économiques. Ou aucune motivation n’apparaîtra pour les ruptures conventionnelles collectives ou individuelles.

Le coronavirus impacte le chômage

Le coronavirus a un effet considérable sur l’économie et donc sur l’emploi

Le Coronavirus a engendré un confinement et l’arrêt d’une partie importante de l’économie. Non seulement certaines activités ont été interdites pendant le confinement, mais de nombreuses autres activités économiques ont été paralysées. En effet, de nombreuses entreprises ayant besoin de produits importés, ou travaillant pour exporter, ont été confrontées au quasi-arrêt des transports internationaux. Les mêmes et d’autres ont été confrontées aux perturbations ou à l’arrêt de leurs fournisseurs ou de leurs clients. De plus, pendant la fermeture des écoles, des salariés-parents ont dû s’arrêter pour s’occuper de leurs enfants. Enfin les craintes de salariés et d’employeurs ont aussi conduits à des arrêts supplémentaires d’activité.

Dans ces conditions, le coronavirus fait fortement augmenter le chômage.

Un effet cependant atténué en France du coronavirus sur le chômage

On pouvait prévoir que le chômage serait impacté par le coronavirus. Les chiffres publiés par Pôle Emploi et la Dares pour le mois de mars montrent que l’impact est bien là. Cependant, l’augmentation du nombre de chômeurs en France est considérablement plus faible qu’aux Etats-Unis (10 000 000 de chômeurs supplémentaires en 2 semaines en mars). L’augmentation du chômage est au moins 8 fois plus forte, par million d’habitants, aux Etats-Unis qu’en France (si l’on prend pour la France la seule catégorie A). Et elle est 11 fois plus forte, par million d’habitants, aux Etats-Unis qu’en France (si l’on prend pour la France l’ensemble des catégories A, B et C). Cette différence  s’explique par la mise en place en France d’un chômage partiel intégralement pris en charge par l’Etat.

Le chômage partiel réduit les conséquences du coronavirus sur le chômage

Ce chômage partiel largement mis en œuvre en raison du coronavirus est différent du chômage. Les salariés en chômage partiel sont  toujours employés par leur entreprise. Dès que l’entreprise repartira, les salariés reprendront leur travail, même si c’est progressivement. A l’inverse, lorsque les salariés sont licenciés, l’entreprise devra recruter lorsqu’elle reprendra son activité.

Augmentation plus forte que jamais du chômage de catégorie A      

Si l’augmentation du chômage est considérablement moins forte en France qu’aux Etats-Unis, elle est toutefois d’un niveau exceptionnel. En mars 2020, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A a augmenté de 246 100, soit 7,1 % (ensemble de la France, hors Mayotte).  Il s’agit de la plus forte hausse enregistrée en un mois depuis au moins 25 ans.

Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A  est finalement de 3 732 500. Malheureusement, l’on peut prévoir que ce chiffre dû au coronavirus va continuer à augmenter. La baisse du chômage est terminée pour quelque temps.

L’augmentation du chômage de catégorie A concerne tous les âges.  Les plus de 50 ans sont toutefois moins impactés. Si les deux sexes sont concernés, la proportion d’hommes est nettement plus concernée que celle des femmes. Géographiquement, on constate que toutes les régions, sauf la Guyane, sont concernées.

Augmentation forte du chômage des catégories A, B et C

L’augmentation  des demandeurs d’emploi s’inscrivant à Pôle Emploi (catégories A, B, C) en mars correspond à 5,5 %. Et les sorties de Pôle Emploi ont diminuées de 29,0 %.

Les nouvelles inscriptions sont essentiellement motivées par des fins de missions d’intérim et des fins de cdd, les entreprises ne renouvelant pas les contrats. La forte diminution des sorties du chômage s’explique, quant à elle, essentiellement par le fait que les employeurs ont bien évidemment cessé  d’embaucher dans la plupart des secteurs.

Compte tenu de la diminution des demandeurs d’emploi des catégories B et C (demandeurs en activité réduite) de 68 600, l’augmentation de l’ensemble des demandeurs de catégories A, B, C est de 177 500 (soit 3,1 %). Cette augmentation est donc moindre que celle de la seule catégorie A. Cependant, comparativement elle se situe au double de l’autre plus forte hausse mensuelle qui a été de 86 300 en avril 2009, suite à la crise des subprimes de 2008.

Quelles perspectives pour les mois à venir ?

Les prochaines évolutions du chômage seront à suivre avec la plus grande attention. Il est toutefois possible de prévoir que l’augmentation du chômage va se poursuivre. Espérons que ce ne soit pas pendant trop longtemps.



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